On distingue deux types différents chez les animaux:
ceux de type contact, tels les sangliers, les perroquets, les poissons-chats, qui n'ont pas de distance individuelle et aiment se frotter contre leurs congénères;
ceux de type distant, comme les flamants, les hirondelles, de nombreux ruminants, etc., qui ne tolèrent de contact qu'en certaines occasions, comme les rapports sexuels.
La plupart des animaux ont un territoire qu'ils protègent. Par exemple, le chien considèrent comme sienne toute l'étendue qu'il peut flairer et le chant du rouge-gorge est un cri d'alerte signifiant aux intrus de ne pas s'approcher.
Chez l'homme, le territoire est moins visible. Si nous passions d'un petit village, où tout le monde se connait et se salue, au métro parisien à une heure de pointe, nous serions stupéfiés par le changement d'atitude des gens. Cette situation est révélatrice, parce que dans le métro, la distance physique individuelle y est quasiment abolie. Le moyen que les gens ont imaginé pour faire face à la situation est de faire comme si les autres n'existaient pas. En effet, il intériorise son espace personnel et devient impassible. Et comme il doit éviter de dévisager les autres voyageurs, il se crée une distance intérieure. Par exemple, si quelqu'un marche sur les pieds de son voisin, le maladroit doit s'excuser et donc, par conséquent, sortir de cet état afin d'effacer l'incident. Ici, c'est le silence qui est la règle, et les mots ne sont utilisés que pour rétablir ce silence lorsqu'on a été contraint de le rompre.